Les mal-aimés de Jean Christophe Tixier

Résumé : 1884, aux confins des Cévennes. Une maison d'éducation surveillée ferme ses portes et des adolescents décharnés quittent le lieu sous le regard des paysans qui furent leurs geôliers.
Quand, dix-sept ans plus tard, sur cette terre reculée et oubliée de tous, une succession d'événements étranges se produit, chacun se met d'abord à soupçonner son voisin. On s'accuse mutuellement du troupeau de chèvres décimé par la maladie, des meules de foin en feu, des morts qui bientôt s'égrènent... Jusqu'à cette rumeur, qui se répand comme une traînée de poudre : « ce sont les enfants qui reviennent. » Comme si le bâtiment tant redouté continuait de hanter les mémoires.

Avis : Porté par une écriture hypnotique, le roman de Jean-Christophe Tixier, portrait implacable d'une communauté rongée par les non-dits, donne à voir plus qu'il ne raconte l'horreur des bagnes pour enfants qui furent autant de taches de honte dans l'Histoire du XXe siècle.  C'est le récit d'un monde révolu et d'une région âpre, dure pour le corps et pour l'âme, où le Mal ne vient pas du Diable mais bien des hommes.

La langue poétique et ultra réaliste de Jean-Christophe Tixier se délie pour décrire la terre, les bêtes et les hommes. Remugles, poussière, crasse et souillure… les corps et les âmes ne font plus qu'un pour donner à voir et à sentir au lecteur les tréfonds de l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus sordide.

On ne peut sortir indemne d'une telle histoire, remarquable en tous points.

Isabelle (coup de cœur de Simone)

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Mort au couvent d’Oscar de Muriel

Résumé : Notre Père qui êtes aux cieux, délivrez-nous du mal… Mexico, Nouvelle-Espagne, XVIIe siècle. Quelqu'un (ou quelque chose) a pris possession du couvent de San Jerónimo. Religieuses et servantes sont retrouvées sacrifiées sur l'autel selon des rituels précolombiens sanguinaires, et la suspicion règne. Nulle n'y échappe. Car dans cette enceinte retirée du monde, entre autoflagellation et cauchemars blasphématoires, le péché est partout...
Alina, jeune novice insolente et rebelle, vient de prendre le voile. Au côté de Matea, sa fidèle domestique indigène, la voilà qui s'allie à sœur Juana, excentrique femme de lettres, pour trouver le coupable. Entre prières, lectures, leçons de cuisine et chocolats chauds, le trio mène l'enquête. Mais dehors, l'Inquisition est déjà en chemin et compte bien couper le mal à la racine...
Avis : L'auteur prend son temps pour installer l'ambiance et le suspense. Entre les meurtres sanglants, l'esclavage et l'inquisition, nos sœurs enquêtrices ont de quoi s'inquiéter.  Cette histoire presque en huis clos, tient en haleine autant par son enquête, que par la description de la vie de tous les jours à Mexico. La façon d'aborder les évènements est aussi surprenante car on suit Alina et Matea, qui viennent d'arriver au couvent et qui ont toutes les deux un caractère hors normes pour l'époque. Elles sont poussées par la force des choses, à enquêter sur ces meurtres, surtout pour éviter l'arrivée de l'inquisition qui risque de toutes les condamner. 

Dans une atmosphère digne du « nom de la rose », le premier volume d'une nouvelle série de polars historiques, exotiques et mystiques. 

 Isabelle (coup de cœur de Simone )

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Sens interdit de Jacques Saussey

Résumé : Le corps d'un enfant de huit ans est repêché dans un étang isolé au fond des bois. Le cadavre, complètement nu, ne présente aucun signe de lutte ni de violence sexuelle, laissant à penser que le petit garçon a succombé à un accident. Seulement il s'agit du cinquième enfant qui meurt dans cette petite ville de l'Yonne en moins de deux mois. Et cette fois il s'agit du fils du légiste. Alors on m'a appelé pour que je prenne le relais. Moi, vous me connaissez, je suis incapable de refuser quand on me demande un coup de main. Entre autre...

Avis : Ce petit polar de moins de 200 pages fait partie de la série « L'Embaumeur », initialement éditée par L'Atelier Mosésu. Chaque volume, est écrit par un auteur différent et peut se lire indépendamment. Celui-ci est la neuvième aventure policière de Luc Mandoline, reconverti dans la thanatopraxie après une vie côtoyant la mort dans la légion étrangère. Et à force de fréquenter la faucheuse en habits rouge-sang, Luc a développé une dépendance viscérale à l'existence qui, chez lui, se traduit par de l'enjouement, de l'humour et l'exercice régulier de galipettes... un homme charmant donc, attachant et enquêteur efficace, par moment un peu borderline pour le besoin de la justice. Une enquête dérangeante mais accrocheuse, que J. Saussey, dans de courts chapitres qu'on enchaîne avidement, a su alléger avec des dialogues farcis d'une bonne dose de reparties.
Je ne me suis pas laissée tromper par l'épilogue, sensé surprendre. J'avais vu clair dans ce jeu-là bien avant, mais quelle finale vindicative et interdite !

Isabelle (coup de cœur de Simone)

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